Bonjour Thomas, peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Thomas Vernhes, j’ai 23 ans et je suis étudiant à l’#EEMI en première année. Avant de rejoindre l’EEMI, j’avais commencé un DUT que j’ai arrêté en cours d’année.
Comment t’es venue l’idée de cette application ?
Tout d’abord je vais vous expliquer le pourquoi de cette application.
Bien que sensibilisé à la problématique des urgences du fait de mes expériences personnelles, j’ai commencé à réellement travailler sur Alturgences en juillet 2018 à la suite d’un événement familial qui a marqué ma vie. Ce fut l’élément déclencheur qui m’a fait passer de la réflexion au projet.
Ma mère qui luttait depuis 20 ans contre un cancer, a eu un soir, à la maison, des convulsions liées à la généralisation de sa maladie. Ces convulsions étaient tellement fortes qu’elles lui ont broyé les hanches. Les pompiers sont arrivés très vites mais nous avons attendu deux heures à la maison qu’un service d’urgences puisse la recevoir, et une fois sur place, nous avons encore attendu une heure pour qu’elle soit totalement prise en charge. Dès le lendemain, je me suis dit que je ne pouvais pas laisser les choses comme ça, que ce que nous venions de vivre, nous ne le souhaitions à personne.
Je me suis donc focalisé sur la création d’une application qui permettrait de réduire ces situations. Mon premier constat a été que les services d’urgences étaient surchargés par la venue de patients qui n’avaient rien à y faire, et que leurs besoins concernaient plus la médecine de ville qu’un service d’urgences. Ce constat a été confirmé depuis par l’actualité. Mon second constat était que si les gens se rendent directement aux urgences, c’est par manque d’information sur les alternatives existantes. Le premier réflexe, quel que soit le besoin, c’est d’aller aux urgences alors qu’il existe des structures à proximité qui sont parfaitement à même de gérer leur besoin. Mais pour y aller, encore faut-il savoir qu’elles existent et qu’elles sont disponibles.
En janvier 2019 nous avons sélectionné l’agence #Onepoint pour réaliser les développements, et depuis juillet, l’application est disponible sur les plateformes Apple Store et Google Play.
Alturgences est aujourd’hui la première application mobile d’information, de fluidification, de gestion et d’analyse des flux, au niveau local, régional, national pour les urgences non vitales et les parcours de soins non programmés. L’application s’adresse aux patients en informant les utilisateurs sur les solutions alternatives de consultations sans-rendez-vous accessibles autour d’eux au moment de leur recherche. Mais elle s’adresse aussi aux professionnels de soins en leur permettant d’afficher directement sur l’application leurs délais d’attentes en temps réel et de gérer ainsi leurs flux. Participative, Alturgences permet aussi aux patients de contribuer à la mise en jour en temps réels des délais d’attentes. Un algorithme permet d’ajuster les délais en fonction des informations collectées.
Quel est le but de l’application ?
Selon les statistiques du Ministère de la Santé, 30 % des 22.000.000 de personnes qui se sont rendues aux urgences en 2019 ne rentraient pas dans les critères des urgences. Le but d’Alturgences est d’informer le plus grand nombre de ces 30% de l’existence de solutions alternatives. Certains iront quand même aux urgences, mais d’autres, pour des critères qui leurs seront propres, décideront d’aller vers une alternative. Si seulement 7% d’entre eux ne se dirigent pas vers les urgences grâce à Alturgences, l’application aura rempli sa mission et soulagé les urgences de 462.000 patients. Sans parler de l’économie réalisé par l’Etat sur le coût évité. Une consultation en urgence ne coûte pas à la collectivité le même prix qu’une consultation en ville. Le ratio est de 1 pour 10.
Où en est ton application ?
L’application est fonctionnelle. Plus de 24 000 établissements sont référencés et suivis. 69 établissements travaillent déjà avec nous et ont intégré notre module de gestion qui leur permet de communiquer directement sur l’application, en temps réel, leurs temps d’attente pour les consultations sans rendez-vous.
Nous en sommes déjà à 11.000 téléchargements et à près de 4.000 utilisateurs inscrits, ce qui pour nous est deux fois supérieur à nos premiers objectifs à fin 2019.
Comment fonctionne l’application ?
Via une localisation GPS, l’utilisateur (que nous appelons aussi Altuser) visualise immédiatement l’ensemble des établissements de soins (services d’urgences compris) disponibles et accessibles autour de lui. Il visualise directement les délais d’attente, les distances et durées de trajet pour se rendre dans chaque établissement. Il a bien sûr la possibilité d’affiner sa recherche via des filtres sur les spécialités (Urgences générales, pédiatrie, …). Par un simple clic, l'Altuser a la possibilité de bénéficier d’un guidage GPS vers l’établissement qu’il aura choisi. Une fois arrivé sur place, l’activation du chronomètre d’attente est faite. Lorsqu’il est pris en charge, l’Altuser stoppe le chronomètre et le délai d’attente est alors immédiatement calculé et automatiquement mis à jour sur l’application.
Qu’est-ce qu’il te reste à développer sur l’application ?
Plus de 80 millions de touristes viennent en France chaque année. Malheureusement pour eux, certains tombent malade lors de leur séjour et ont besoin de savoir où ils peuvent se faire soigner. Nous allons donc finaliser le développement de l’application en plusieurs langues, et mettre en place des partenariats avec des tours opérateurs et des acteurs du tourisme afin que ces touristes puissent avoir accès à l’offre de soins en France via Alturgences. Différents partenariats sont aussi à mettre en place avec un ou plusieurs opérateurs télécoms et les entreprises, afin de favoriser le déploiement de l’application sur l’ensemble de la France. Nous échangeons aussi avec différentes organismes publics (ARS, …) afin de travailler ensemble. Cela prend du temps mais nous sommes confiants sur la mise en place de partenariats à plus ou moins long terme.
Nous communiquons beaucoup avec les Altusers. Des améliorations en termes d’ergonomie sont déjà prévues sur l’application, dans l’objectif de faciliter l’expérience utilisateur. Enfin, comme nous sommes en auto-financement depuis le début, la réalisation d’une première levée de fonds serait la bienvenue. Elle nous permettrait de gagner un temps précieux dans l’implantation de l’application sur les territoires. La communication coûte cher, et jusqu’à maintenant, nous avons priorisé le financement du développement technique à la communication.
Nous travaillons beaucoup nos relations presse auprès de laquelle Alturgences reçoit un très bon écho. Articles et interviews radios ont déjà eu lieu, d’autres sont déjà programmés.
Thomas passera bientôt sur BFM, nous vous communiquerons la date dès qu’elle sera d’actualités.